FEL TEMP REPARATIO

Magnifico

De plus en plus intéressant !
Du coup, je reprends mes plateaux du IVeme pour observer les variantes de gravure !

Un phœnix type H pour Constans



Et la scène de l'empereur sur la proue de navire tenant un phœnix type K pour Constance II.



Encore un grand merci pour tes observations très pertinentes.

Les deux prisonniers et le légionnaire

Dough Smith considère cette majorine comme le type le plus trivial du Fel Temp Reparatio. Je pense que c'est un opinion inéquitable, car la scène est très vivante, même si son interprétation n'est pas évidente, et est également très riche en variations.
La différence la plus immédiate concerne les deux prisonniers, avec les mains liées derrière le dos, qui peut etre debout (AC), ou assis sur le sol (EG), ou dans une position étrange, que ce soit debout ou assis (D ): de même aussi dans cette catégorie, comme dans celui du "Legionnaire et le chevalier", nous sommes confrontés à une relative continuité dans l'évolution de la scène.
Les deux prisonniers ont presque toujours un bonnet phrygien, mais il ya une variation, peut-être rare, ou au lieu du bonnet phrygien il-y-a une sorte de melon (A). Habituellement parlent entre eux et sont ensuite dirigés l'un vers l'autre. Mais dans un cas (F) sont les deux face à le légionnaire qui les surveille.
Le légionnaire peut rester debout dans une position statique (AC) ou dynamique (DG). Il est titulaire d'un labarum avec sa main droite, qui apparaît généralement le chrismon, mais parfois réduite à une simple X. Il semble que le X au lieu du chrismon apparaître seulement quand les prisonniers sont assis: mais c'est une hypotèse qui attend encore la vérification.
Quant à l'interprétation est douteuse: le légionnaire n'est pas menaçant, mais simplement contrôle les prisonniers, dont il-y-a une vive conversation les uns avec les autres et parfois avec le même legionnaire. Peut-être la scène fait allusion au fait que aux prisonniers capturés, souvent ils offrent à se joindre à la société romaine, travaillant à la campagne ou il-y-a grand besoin de main-d'œuvre, ou de s'engager dans les légions.

Antvwala

.... un seul mot PASSIONNANT...

Encore un superbe travail.

Il ya beaucoup de petites pièces de monnaie romaines, qui sont souvent considérées comme insignifiantes, mais qui sont intéressants, bien plus que l'or ou des scènes de sesterces, répétitif et monotone.
J'ai commencé à étudier les Urbs Roma parce qu'un imbécile a dit à une jeune fillette de 14 ans, heureux d'avoir acheté une pièce de monnaie romaine avec la louve, qui avait acheté une monnaie "trivial". Ensuite, je voulai prouver à cette fillette cubaine-italienne, qui était une monnaie très intéressante et digne d'être étudié de manière approfondie.
L'ensemble FTR est souvent considéré comme banal, mais par lui-même justifie toute une collection et il reste encore beaucoup à apprendre et à comprendre au sujet qui sont inclus dans les monnaies et, en particulier, le sens global de toute la série.

Antvwala

Très bonne initiative !!!

Effectivement comme la fillette, j'ai appris beaucoup en quelques jours sur ces petits trésors de la numismatique du IVe siècle.

antvwala a écrit:

Le Ric considère quatre types iconographiques pour le "cavalier désarçonné". Il me semble qu'il y a plus d'un seul dessin ou des variantes d'un modèle à l'autre.

A) le chevalier est sur son cheval blessé, qui commencent à plier les pattes de devant. Le chevalier n'a pas encore tourné pour faire face au légionnaire derrière lui.
B) le chevalier se retourne et légionnaire prépare maintenant son glaive.
C) le chevalier est encore sur la selle de son cheval mourant et affronte le légionnaire, comme pour montrer que même sans armes (le bouclier ayant roulé au sol), il ne renonce pas et cherche toujours à se battre à mains nues.
D) le chevalier était transpercé par la lance du légionnaire et tombe allongé sur le dos du cheval face au légionnaire, comme il s'était battu jusqu'au bout.
E) le chevalier, désormais désarçonné, tombe au sol, mais essaie toujours de s'appuyer sur son cheval mourant, et tente de désarmer le légionnaire avec ses mains pour retirer la lance qui est sur le point de le transpercer.
F) le chevalier est tombé au sol, apparemment assis, peut-être mortellement blessé, ouvrant ses bras au légionnaire en signe de rédition, tandis que le légionnaire déjà penché sur l'ennemi, pointe sa lance sur la poitrine du chevalier et s'apprête à le transpercer.
G) le chevalier est à genoux sur le sol en position de prière semblant demander au légionnaire qu'on lui  laisse la vie.
H) le chevalier est tombé au sol, face contre terre, tête en avant, il semble s'être mis à genoux sur le sol, peut-être dans une tentative désespérée pour échapper à la mort, tandis que le légionnaire est sur le point de le transpercer avec sa lance.
I) le chevalier mort git sur le sol avec son cheval.

Une scène de guerre d'une grande force expressive et dynamique, qui exprime dans une disposition, peut-être arbitraire, mais certainement suggestive, nous propose ce qui semble presque un document cinématographique de la mise à mort d'un "chevalier barbare."

Ainsi dans le Cohen:
Quoique la Réparation des temps ait pu être hereuse, il ne parait pas qu’elle se soit étendue jusqu’à l’adoucissement des moeurs. Un faït digne de remarque, c’est que jamais pendent toute la durée du paganisme, on ne voit autant de scène de cruanté représentées sur les médailles qu’au moment de l’établissement du christianisme et notamment sur celles de Constantin et de sa famille. Ici, c’est l’empereur lançant un coup de pied a un homme dont les mains sont attachés; là, c’est un soldat perçant avec fureur un ennemi terrassé, sans défense ou suppliant; plus loin, c’est un jeune captif, un enfent, arraché violemment à ses foyers par un soldat. Et tous ces témoignages vivants de la barbarie des moeurs de cette époque sont accompagnées de légendes à la louange de l’empereur ou de l’heureuse transformation ou réparation des temps. Du rest, il ne faut pas se le dissimuler, à partir du règne de Constantin, disparaissent peu à peu tous les vestiges de la brillant imagination et de la poésie des artistes et des monétaires de l’antiquité. Une religion vraie et pure succède, à la vertité, aux ardentes mais illusoires croyances d’autrefois; mais la numismatique désormais peut se résumer en deux mots: monotonie dans les types, lorsqu’ils ne sont pas barbares, barbarie, lorsqu’ils ne sont pas monotones.

Antvwala

Les variations iconographiques autour des 4 types identifiés par le RIC sont souvent liées à des spécificités propres à certains ateliers.

J'ai fait une étude statistique de ces variantes par atelier, sur la population de plus de 4000 exemplaires de la base de nummus bible: je ne me suis pas basé sur la typologie du RIC, mais j'aboutis à 4 types comme lui.

On la trouvera ici: https://www.nummus-bibleii.com/t11714-les-variations-du-revers-fel-temp-reparatio-scene-de-bataille

Amusante variante où les 2 prisonniers sont quasiment couchés l'un sur l'autre:

Zafeu a écrit:

Amusante variante où les 2 prisonniers sont quasiment couchés l'un sur l'autre:

Passionnant ce post !!
ce dernier exemplaire n'est pas trés courant semble-t-il?

Limes13 a écrit:

Passionnant ce post !!
ce dernier exemplaire n'est pas trés courant semble-t-il?

En effet, je n'ai trouvé aucun exemplaire présentant cette configuration des captifs, parmi les quelques 400 de la base nummus bible.

De plus, il s'agit d'un RIC 63 (R), 3 exemplaires dans la base: https://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=&ateliers=11&collections=&vendeurs=&motscles=captifs&numric=64&numnbd=&legendes=23&nombreResultats=50&btRechercher=Rechercher

C'est une référence intéressante car il n'y a pas de lettre d'officine, ce qui est très rare. C'est pourquoi je l'ai ajouté à mon médaillier.

N'y a-t-il pas de lettre d'officine et une lecture SMH(B) est-elle trop hypothétique ?

AMICTVS a écrit:

N'y a-t-il pas de lettre d'officine et une lecture SMH(B) est-elle trop hypothétique ?

Je pense que ce sont des artefacts de corrosion et patine associés à des reflets qui te font penser cela, d'autant que sur le plan stylistique, les SMHB (RIC 69) sont très différents pour l'attitude des captifs: ils sont debout ou l'un d'eux est agenouillé

http://www.nummus-bible-database.com/rechercher-une-monnaie.htm?page=1&personnages=5&ateliers=11&collections=&vendeurs=&motscles=captifs&numric=70&numnbd=&legendes=23&nombreResultats=10&btRechercher=Rechercher

Il est plus proche de cet autre RIC 63, y compris pour le positionnement de l'exergue: https://www.nummus-bible-database.com/monnaie-36333.htm

Cette autre photo ne fait pas apparaître les artefacts:




Ceci dit, peu m'importe: c'est l'attitude unique des captifs qui m'intéresse, sur cette monnaie

Bien sûr. Merci.